Reprise d’entreprise: comment limiter les risques de contentieux post-acquisition
Quels sont les contrats à examiner de près ? Quelles procédures adopter ? Petit point sur la marche à suivre afin que le rêve de reprise d’entreprise ne se transforme pas en cauchemar.
La reprise d’entreprise est, en théorie, moins risquée qu’une création d’entreprise puisque la société cible rachetée bénéficie déjà d’un marché, d’une clientèle, de fournisseurs et d’actifs. En pratique, pourtant les mauvaises surprises sont assez fréquentes. C’est en général quelques mois après la signature de l’acte de cession définitif (« le closing ») que les mauvaises surprises…très vite source de contentieux, surgissent.
Outre des conditions économiques moins florissantes que celles espérées, une situation financière de l’entreprise cible un peu dégradée, les contrats peuvent également constituer des écueils particulièrement dangereux.
Sécuriser sa levée de fonds sur un plan juridique
De la start up en passant par la société qui a déjà réussi grâce à l’innovation jusqu’à la société déjà développée qui souhaite passer à la vitesse supérieure, toutes sont amenées à envisager un jour de procéder à une levée de fonds. Loin d’être anodine, cette étape doit être soigneusement préparée – pas seulement au niveau financier mais également sur un plan juridique.
« Apport-cession » et abus de droit dans le cadre d’une transmission d’entreprise
Le Conseil d’Etat (CE 8 octobre 2010 n°313139 et CE 8 octobre 2010 n°301934) s’est enfin prononcé sur l’apport cession de titres, une opération d’optimisation fiscale très à la mode…et pour cause !
Dans le cadre de cette opération d’optimisation fiscale, le détenteur d’une participation dans une société A, appelons le Monsieur X, apporte à une société holding H soumise à l’impôt sur les sociétés, pour une valeur de 100, des titres A précédemment acquis 10. La plus-value de 90 bénéficie aujourd’hui d’un sursis d’imposition (article 150-0 B du CGI) après avoir fait l’objet d’un report jusqu’en 1999 (article 92 B II) : elle ne sera imposable que si Monsieur X vend les titres de la holding H.
Puis la société H cède les titres A pour 100 et ne réalise aucune plus-value comptable ni fiscale. La société H consacre alors le produit de la vente des titres A à des investissements dont elle est pleinement propriétaire, qui lui procurent gains et revenus. Le cas échéant, il lui est ensuite possible de distribuer des dividendes à son associé Monsieur X, conformément à la vocation naturelle d’une société.
Ainsi au lieu de régler les 30.1 % d’imposition sur la plus-value dégagée lors de la vente de ses titres A, Monsieur X dans le cadre d’une opération d’apport cession va alléger sa charge fiscale : Monsieur A reporte en effet le paiement de l’impôt sur la plus value au moment de la cession de ses titres dans la holding H, transmission qui n‘intervient généralement que très longtemps après… voire jamais…
Intégration fiscale: les principaux avantages
Cet article a été rédigé par Me Béatrice Lerat, avocat au barreau de Dijon pour l’Ordre des avocats et publié dans le Bien Public du samedi 12 mars 2005.
Question. – Je suis associé d’une société holding qui détient la totalité des titres d’une autre société. On me parle d’intégrer fiscalement les deux sociétés qui sont soumises à l’impôt sur les sociétés. Quels sont en résumé les principaux avantages du régime d’intégration fiscale ?
Réponse. – Au sein d’un groupe de sociétés, l’intégration fiscale permet de compenser les bénéfices des sociétés du groupe avec les pertes d’autres sociétés du groupe. On détermine donc un résultat d’ensemble au niveau du groupe formé par la société mère intégrante et ses filiales françaises détenues au moins à 95 % du capital. Evidemment, ce résultat d’ensemble qui n’est en fait que la somme algébrique des résultats individuels des sociétés du groupe est retraité afin, notamment, d’éliminer les conséquences fiscales de certaines opérations internes au groupe.